La scission de BHV divise les francophones
La scission de BHV divise les francophones qui s’annonce ardue, il n’est plus question de placer un même candidat sur deux listes différentes. L’exercice s’annonce particulièrement délicat explosif en périphérie bruxelloise puisque depuis les dernières élections, le fameux arrondissement de Bruxelles-Hal-Vilvorde a été scindé.
Pour la Chambre, les électeurs des six communes à facilités pourront choisir de voter soit pour une liste flamande, soit pour une liste bruxelloise. Il y a donc de fortes chances pour que les ténors que sont Didier Reynders (MR), Laurette Onkelinx (PS), Joëlle Milquet (CDH) ou encore Olivier Maingain (FDF) les appellent à voter pour eux. Les principaux candidats des six communes devraient en outre figurer sur les listes bruxelloises. Pour autant, les partis francophones pourront présenter une liste aux électeurs habitants en dehors de ces six communes. S’ils le font sera-ce sur une liste unique, seule chance pour eux d’obtenir un siège à la Chambre ou sur des listes séparées ? Il apparaît déjà que la formule liste unique s’avère improbable. Le FDF a d’ailleurs déjà tranché : il présentera une liste propre afin “de réaffirmer l’importance de la ratification de la convention-cadre pour le respect des minorités” , explique Olivier Maingain qui se dit toutefois ouvert à la discussion. L’intérêt d’une liste unique est tout aussi relatif pour le CDH et que dire du PS qui ne pèse pas très lourd en périphérie et pourrait choisir de soutenir les listes SP.A. Le mode de financement des partis, basé sur le nombre de suffrages obtenus, devrait, en outre, encourager les partis à présenter chacun une liste. Quitte à perdre un siège par rapport aux Flamands. Ce risque est particulièrement aigu pour le FDF puisque, aujourd’hui, le siège francophone issu de la périphérie à la Chambre est occupé par son bourgmestre linkebeekois, Damien Thiéry. Ajoutons que la réforme prévoit que les suffrages obtenus par chaque liste seront comptabilisés pour la cooptation de quatre sénateurs, prévue par la réforme.
Le salut francophone pourrait venir d’un deal lié à la constitution d’une liste unique pour la Région-Communauté flamande dont le Parlement compte aujourd’hui un député francophone FDF. Soit une tête de liste pour les troupes d’Olivier Maingain, l’autre pour celles de Charles Michel. Et un élu pour chacun. Les relations pour le moins dégradées entre les deux ex-partenaires minent naturellement cette hypothèse. Pour l’heure, la volonté des partis est toutefois de présenter une liste unique pour le Parlement flamand quoi qu’il arrive.
Source : Courrier Périphérie / La Libre 17 septembre 2013