Marino Keulen dénonce les arrangements des communes de la périphérie
Plusieurs communes de la périphérie bruxelloise, comme Overijse, Gooik et Vilvorde, ont conclu des arrangements avec des promoteurs immobiliers pour que les nouveaux logements soient vendus en priorité à des néerlandophones.
Voici une pratique qui risque de rendre le climat communautaire encore plus tendu. Plusieurs communes flamandes ont conclu des accords oraux avec des promoteurs immobiliers pour favoriser les candidats acheteurs néerlandophones intéressés par un nouveau logement. Il s’agit d’accords oraux, dont il n’existe pas de traces écrites. Mais l’existence de ces accords est notamment confirmée par le bourgmestre de Gooik, Michel Doomst, dans le reportage de l’émission de la VRT “Panorama”, diffusée dimanche soir. Marino Keulen, ancien ministre flamand du logement, a réagi ce lundi.
Keulen: “ces arrangements sont illégaux”
Selon le parlementaire flamand Marino Keulen (Open Vld), les bourgmestres de la périphérie bruxelloise qui concluent des arrangements avec des promoteurs immobiliers pour que les nouveaux logements soient vendus en priorité à des néerlandophones, se livrent à des pratiques illégales. “Ces arrangements sont illégaux”, réagit lundi Marino Keulen. “C’est pourquoi ils sont conclus de manière informelle. S’il y avait des traces écrites, on pourrait sévir”, poursuit-il. M. Keulen se dit dérangé par le fait que les bourgmestres concernés en appellent au code flamand du logement (wooncode). “Celui-ci ne dit rien à propos de l’achat de logements”, selon l’ancien ministre.
Le wooncode concerne uniquement les logements sociaux
“Le code flamand du logement stipule uniquement l’obligation d’apprendre le néerlandais pour les candidats locataires de logements sociaux. Les bourgmestres se cachent donc derrière des sophismes”, souligne-t-il. Le parlementaire flamand Eric Van Rompuy (CD&V) a également indiqué désapprouver les pratiques des dits bourgmestres.
De la pub qu’en néerlandais
Malgré cela, il existe bel et bien une procédure visant à favoriser les néerlandophones lorsqu’il s’agit de la vente d’un bien situé en territoire flamand. Les promoteurs responsables de grands projets immobiliers sont invités par certaines communes à ne faire de la publicité qu’en néerlandais. Il leur est également demandé de transmettre aux autorités communales une liste de candidats acheteurs. Les communes examinent alors elles-mêmes les listes et déterminent ensuite si les candidats qui ne parlent pas le néerlandais semblent suffisamment disposés à l’apprendre. Si ce n’est pas le cas, la commune demande au promoteur de vendre le bien immobilier à d’autres personnes.
Mieux vaut collaborer
Selon les bourgmestres des communes concernées, cette pratique n’est pas critiquable car elle permet de protéger le caractère flamand de la commune.
Les promoteurs ne sont pas contraints de collaborer, mais nombreux le font, indique le reportage. Entretenir de bonnes relations avec les autorités communales est, en effet, important pour les promoteurs, par exemple pour obtenir diverses autorisations et permis.
Le reportage de Panorama présente également la situation au Québec, où les autorités francophones se battent contre “l’anglicisation”.
Une pratique scandaleuse
Christian Van Eyken (UF), le seul député francophone au Parlement flamand, parle de nouvelle provocation. “Quand je constate qu’il y a trois maïeurs qui ne sont pas nommés depuis trois ans parce qu’ils n’ont pas envoyé les convocations électorales seulement en néerlandais, mais à chaque fois dans la langue des électeurs. Voilà qu’ils ne sont pas encore nommés, mais d’un autre côté, trois autres bourgmestres de Gooik, Overijse et Vilvorde, peuvent eux impunément faire pression sur des promoteurs immobiliers. Je trouve cela deux poids deux mesures. C’est scandaleux. Je ne manquerai pas d’intervenir auprès du ministre de l’intérieur. Je sais bien qu’il n’y a pas d’écrit, mais ils l’ont affirmé à la presse”, affirme ce lundi matin le député sur les ondes de Bel RTL.
Source : RTLINFO.BE